Monsieur le Président,
Israël a pris sa décision : Salah Hamouri sera expulsé dimanche 4 décembre pour la France. Allez vous laisser encore une fois le gouvernement israélien bafouer le droit international, et le laisser s’acharner contre notre concitoyen comme il le fait depuis tant d'années ?
Après des années de prison, après que sa femme ait été interdite de vivre en Palestine avec leurs enfants, après que lui soit retiré son statut de résident de Jérusalem-Est, la ville où il est né d’un père palestinien et d’une mère française, une nouvelle sanction s’abat sur Salah sans qu’à aucun moment, il n’ait eu droit à un procès juste et équitable. Son seul tort, ne pas « faire allégeance » à Israël. Un occupant peut-il exiger cela d’un occupé ? Jérusalem-Est a été annexée par Israël, ce que la communauté internationale n’a pas reconnu.
Le choix de Salah, vivre et travailler dans sa ville, doit être respecté. Ce n’est pas le choix d’un criminel qui aurait eu droit à un procès, c’est celui d’un homme qui a choisit de défendre d’autres femmes, d’autres hommes. Un monde sans justice ne peut être un monde de paix.
Vous avez été bien prompt à féliciter Benjamin Netanyahu, accusé de corruption, après son élection obtenue grâce à une alliance avec des partis d'extrême droite dont les mots d'ordre sont "mort aux arabes". Peut-on se dire ami d’un pays et le confirmer dans une dérive que certains de ses citoyens juifs n’hésitent pas à qualifier de fasciste.
Il ne reste que quelques jours pour vous opposer à cette décision scandaleuse et exiger que Salah soit libre de ses mouvements et puisse vivre libre dans sa Jérusalem-Est natale avec son épouse et ses enfants. Il en est de l’honneur de la France.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, en l'expression de mes respectueuses salutations.