VIDÉO. Ukraine. La bataille stratégique de Marioupol

Des cadavres de voitures éventrées et noircies, des ponts installés provisoirement pour enjamber des trous béants, des arbres affalés et de la fumée visible un peu partout. Ces scènes dévoilent l’intensité des combats encore en cours au fur et à mesure que l’on avance sur la route de Marioupol. Cette ville portuaire stratégique d’un demi-million d’habitants est la dernière grande cité du sud-est de l’Ukraine à être restée sous le contrôle de Kiev. Sur la route de Donetsk à Marioupol, notre reporter est allé à la rencontre des habitants des premières villes tombées aux mains des indépendantistes pro-russes et des forces du Kremlin. 

L’armée ukrainienne fait face mardi à une nouvelle offensive des forces russes sur Kiev, Kharkov et le port de Marioupol, au lendemain de pourparlers infructueux, sur fond de sanctions occidentales croissantes contre la Russie.

Les combats font rage à Marioupol, port industriel stratégique situé sur la mer d’Azov, qui  apparaît complètement encerclé par les forces russes et de la république autoproclamée de Donetsk (DNR). Dernière grande cité du sud-est de l’Ukraine à être restée sous le contrôle de Kiev, cette ville de 400 000 habitants se trouve prise au piège.

La jonction des forces russes

Il n’y aurait plus d’électricité désormais, a déclaré Pavlo Kirilenko, le gouverneur ukrainien de la région de Donetsk. Les forces armées russes et du DNR ont lancé un ultimatum aux habitants afin de quitter la ville avant ce jeudi 3 mars par « deux couloirs humanitaires spéciaux (…) vers la région de Zaporozhye et la Russie », a annoncé Édouard Basurin, un des représentants du DNR, qui dirige les forces armées.

La prise de cette cité portuaire par l’armée russe permettrait de faciliter la jonction des forces russes qui avancent le long de la côte de la mer d’Azov depuis la Crimée, administrée par Moscou depuis le référendum de 2014, et des troupes dans le territoire séparatiste prorusse de Donetsk et la frontière avec la Russie.

« À quoi rime cette guerre ? »

Sur la route de Donetsk à Marioupol, les premières villes aux mains des DNR laissent entrevoir l’intensité des combats. Les habitants rencontrés par notre reporter, marqués par les bombardements, espèrent du repos, la paix, la fin d’une guerre qui semble incompréhensibles à beaucoup.

À Nikolaevka (Mykolaïvka en ukrainien), une trentaine d’habitants se terrent dans les abris sous l’école, protégés des bombardements. La faible lumière laisse entrevoir des familles, des retraités, des jeunes. Exténués, ils saluent les fréquents ravitaillements – nourriture, vêtements, médicaments, eau, couverture – qui leur permettent de tenir.

Avec son bonnet sur la tête, Pacha s’est réfugié avec sa famille et ses amis dans un abris sous l’école. « Je me suis marié ici à Nikolaevka, je ne partirai pas. Avec mes amis, on n’a pas souhaité s’engager pour combattre les uns ou les autres. On a toujours vécu en paix entre ukrainophones et russophones. Et tout se passait parfaitement bien. À quoi rime cette guerre ? » lance-t-il énervé.

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L’OSCE quitte le Donbass

À 50 kilomètres, au nord, Donetsk a vu la mission de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) quitter ce mardi, la ville en direction de la Russie. Même chose à Lougansk. L’OSCE était présente depuis mars 2014 dans la région du Donbass et le début du conflit. Dans le sens inverse, de nouvelles colonnes militaires viennent en renfort, laissant penser à une intensification du conflit.

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La capitale du DNR continue de subir des frappes dans le centre-ville même. Les habitants, nombreux encore à sortir et à poursuivre leur vie quotidienne, semblent néanmoins marqués par les pénuries, les combats et une guerre qui n’en finit plus. « J’en ai marre. Ma mère est russe. Mon père est ukrainien. On voudrait la paix et que Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine se dépêchent de trouver un compromis et nous sortir de cette situation qu’ils ont eux-mêmes créée », assène Igor. En attendant, les morts de chaque côté ne cessent croître.

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